Victor, jeune participant à l’accueil de Loisirs, puis animateur et maintenant directeur. Peux-tu nous parler de ton parcours à LaMano ?
J’ai commencé à LaMano très jeune, j’avais probablement 4 ou 5 ans. À cette époque, nous étions encore dans les préfabriqués. J’adorais venir au centre de loisirs dès mon plus jeune âge. Je suis passé ensuite à La Pass’Rel, puis à La Jeunesse. À l’époque, il y avait moins de monde, notamment au secteur Jeunesse, où nous nous retrouvions à quatre dans les accueils des villes de la com-com ! Par la suite, avec d’autres jeunes, nous avons monté la Junior Association La CONCEPT, avec l’aide des animateurs jeunesse. Elle proposait des escape games à moindre coût à La Grigonnais. En parallèle, j’ai passé mon BAFA dès l’âge de 17 ans et j’ai travaillé au centre de loisirs de Nozay dans la foulée ! Entre les sorties au zoo, les grands jeux au jardin public, les rallyes photo et les mini-camps, je n’avais pas le temps de m’ennuyer ! J’ai continué pendant un an après cela, notamment les mercredis, puis j’ai arrêté juste avant l’ouverture des nouveaux locaux. Et me voilà de retour, deux ans plus tard. Il semblerait que LaMano m’ait vraiment manqué !
Comment en es-tu venu à postuler au poste de directeur de l’accueil de Loisirs ? Qu’est-ce qui t’a motivé ? Quel est ton parcours pro ?
Je suis venu aux 50 ans et j’ai parlé avec Elodie, Ségolène, Paolo, Marietta et pleins d’autres animateurs et animatrices, anciens et nouveaux et c’est vrai qu’il y avait quelque chose qui me manquait, le lien avec les enfants, faire des activités et donner vie. Animer c’est trop important pour que je le laisse derrière moi. J’ai fait 3 ans d’études pour être éducateur spécialisé, j’ai validé mon diplôme cette année. Pendant mes études j’ai fait plusieurs stages, d’abord en accueil de jour pour personnes en grande précarité, puis en ITEP (Instituts Thérapeutiques Éducatifs et Pédagogiques) qui accompagne des jeunes ayant des troubles du comportement. Enfin, j’ai participé à un dispositif d’éducation populaire en accompagnant des volontaires Roms en service civique.
Toutes ces expériences m’ont beaucoup appris et seront une force pour ce poste. À la fin de mes études j’ai aussi été coordinateur de parcours de nuit pendant 2 mois à Citad’elles où j’ai assuré la mise en sécurité des femmes victimes de violence. Et me voilà de retour à LaMano.
Quels sont ta vision et tes objectifs pour ALSH de Nozay ?
Mon objectif est de pouvoir accueillir les enfants dans leur diversité, en reconnaissant que tous les enfants, qu’ils soient considérés comme « invisibles » ou « remarquables », méritent d’être accueillis avec leurs spécificités. Nous pouvons y parvenir en construisant des projets d’accueil à réfléchir avec les enfants, leurs familles et l’équipe de l’ALSH. De plus, je souhaite favoriser le lien entre les parents et l’équipe de l’ALSH, et pourquoi ne pas élaborer des projets communs, afin que le centre de loisirs devienne un lieu d’émancipation pour les enfants. Enfin, l’ALSH fait partie d’un territoire qui compte une multitude de partenaires différents. Nous devons être en lien avec eux pour élaborer ensemble des actions et enrichir nos pratiques, dans le but que les enfants participent et apprennent tout en s’amusant
As-tu déjà des idées de projets que tu souhaites mettre en place à court et à long terme ?
Le premier projet que j’ai en tête concerne le PIA (Projet Individualisé d’Accueil) visant à repenser l’accueil des enfants remarquables ou présentant des difficultés au sein de l’accueil collectif. Je souhaite que les enfants ayant des difficultés avec le groupe puissent être accueillis après la signature d’un pacte impliquant LaMano, l’enfant et les parents. Nous incluons l’enfant dans ce processus pour qu’il prenne conscience de ses engagements. Ce dispositif vise à favoriser l’inclusion et la diversité parmi les enfants accueillis.
En tant qu’ancien participant et animateur, quelles sont selon toi les valeurs que tu souhaites perpétuer ?
Le mot participant est bien choisi dans la question parce que c’est justement ce que je souhaite. Être participant c’est avant tout participer et être acteur ou actrice de ce qui se passe et être partie prenante. Certains enfants seront acteurs, d’autres préféreront être en autonomie. Peu importe, l’essentiel, c’est que tout le monde y trouve son compte. Les valeurs de l’accueil de loisirs sont le partage et la solidarité entre enfants. J’ai souvenir que quand je venais en tant qu’enfant au centre de loisirs, ce que j’aimais c’était les grosses animations qui duraient dans le temps. Il y avait des structures de jeux qui restaient quelque temps et j’adorais y aller. Et l’autre souvenir, c’était de voir que tous les animateurs et animatrices étaient potes entre eux et entre elles. Ils s’amusaient et prenaient plaisir à faire ce qu’il faisait et nous on adorait y participer avec eux. Il est évident que la cohésion d’équipe est très importante pour embarquer l’enfant dans un univers de jeux.
Des souvenirs, des anecdotes en tant qu’animateur ?
Le premier souvenir qui me vient en tête, c’est une sortie dans un zoo. J’étais encore stagiaire BAFA lorsque j’ai vu un singe s’approcher d’un enfant sur un pont suspendu. On était au contact des singes lorsqu’un entre eux a attrapé les deux joues d’un enfant et lui a donné une petite claque. À ce moment-là, j’ai ressenti une légère panique intérieure, et je pensais que l’enfant allait se mettre à pleurer. Mais, l’enfant a trouvé la situation très amusante et a rigolé. En travaillant avec des enfants, on peut parfois être confronté à l’imprévisibilité des enfants et de leurs réactions. En tant que jeune animateur, il est tout à fait normal d’avoir des craintes face à l’inattendu, mais il est essentiel de rester calme et de s’adapter aux réactions des enfants. Dans cette situation, il est rassurant de constater que l’enfant a bien réagi. Il n’y avait pas de raison que je panique ou surréagisse.